Notre cerveau, hélas, ne fait pas le poids face à la malbouffe. Ce que l’on croyait être de simples envies passagères s’avère en réalité profondément ancré dans notre mémoire. Dès la première bouchée d’un aliment riche en gras ou en sucre, certaines régions du cerveau, notamment l’hippocampe, enregistrent non seulement le goût, mais aussi les émotions ressenties. Ces souvenirs sensoriels peuvent ensuite influencer nos choix alimentaires, même en l’absence de faim.
La Malbouffe au centre des recherches
Des recherches récentes publiées dans Nature Metabolism montrent que ces circuits neuronaux, une fois activés, déclenchent des envies tenaces. Pire encore, les aliments ultra-transformés, souvent riches à la fois en sucres et en graisses, activent plusieurs circuits de récompense à la fois. Le résultat : une libération amplifiée de dopamine, rendant ces aliments d’autant plus irrésistibles. Une fois le souvenir inscrit, le cerveau s’en sert comme référence chaque fois qu’il est confronté à un stimulus similaire. C’est à la fois fascinant et, il faut le dire, assez inquiétant.
Mais tout n’est pas figé. Le cerveau peut désapprendre. Des thérapies cognitives et des techniques d’exposition peuvent aider à déconstruire cette relation entre souvenir et pulsion alimentaire. Certains médicaments, comme les agonistes du GLP-1, montrent également des effets prometteurs en réduisant la réponse de récompense.
Pour autant, dans un quotidien où le stress, le manque de temps et la surabondance d’options caloriques règnent, il reste difficile de s’éloigner de ces pièges. Surtout lorsque, selon les chercheurs, une seule exposition suffit à former un souvenir alimentaire durable. Cela a de quoi décourager.
Mais comprendre que nos envies ont souvent une racine neurologique – et non pas seulement émotionnelle ou psychologique – est une première étape. C’est en identifiant ces mécanismes que nous pourrons, peu à peu, reprendre le contrôle de nos choix alimentaires.
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