eau minérale Perrier
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Ce n’est pas du citron qu’on a trouvé dans l’eau minérale Perrier

L’eau minérale Perrier traverse une crise inédite. En cause, la détection de bactéries pathogènes issues de matières fécales dans plusieurs lots de bouteilles produites entre février et avril 2024. Les autorités sanitaires ont aussitôt réagi : une partie de la production a été mise en quarantaine, tandis que l’Agence régionale de santé signalait la présence d’agents pouvant causer gastro-entérites, typhoïdes ou choléra. Le scandale pourrait coûter à Perrier son précieux statut « d’eau minérale », protégé par une réglementation stricte.

Nestlé Waters France se veut rassurante

En réponse, Nestlé Waters France évoque une simple intervention technique et assure que ses eaux « peuvent être bues en toute sécurité ». Toutefois, ce n’est pas la première alerte. En 2023, trois millions de bouteilles avaient déjà été détruites pour des raisons similaires. Or, pour maintenir discrètement la qualité sanitaire, la marque aurait eu recours à des procédés comme les UV ou le charbon actif, pourtant interdits pour une eau dite minérale.

La contamination fécale n’est pas spécifique à Perrier. Elle découle d’un phénomène plus large. À Vergèze, dans le Gard, où l’eau de Perrier est puisée, l’urbanisation récente a modifié l’environnement. Des logements non raccordés aux égouts utilisent des fosses septiques parfois défaillantes. L’agriculture, les élevages ou encore les fuites d’égouts urbains participent aussi à cette pollution souterraine.

Plusieurs causes possibles

Les conditions géologiques locales aggravent la situation. Le sol calcaire, fissuré, favorise l’infiltration rapide des eaux de surface. Après la tempête Monica en avril 2024, 200 mm de pluie sont tombés en 24 heures. L’eau contaminée s’est alors frayé un chemin jusqu’à la nappe phréatique. Selon les experts, l’exploitation accrue de la source, sans couverture géologique protectrice suffisante, affaiblit encore la ressource.

Face à ce contexte, les hydrogéologues missionnés par l’État ont rendu un avis défavorable au renouvellement du label « eau minérale ». Pour certains scientifiques, seule une réforme du système d’assainissement – en repensant la gestion des excréments – permettrait d’éviter durablement ce type de contamination.

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